Le pittoresque quartier Outre-Seille est dominé par l’imposante Porte des Allemands. Elle doit son nom à la rue adjacente où, en 1229, les chevaliers Teutoniques, ou Frères Hospitaliers de Notre-Dame des Allemands, obtiennent l’autorisation de construire un hospice. Cet ouvrage défensif massif est le seul vestige encore en élévation des portes médiévales de la ville. Sa position stratégique est de première importance sur le front oriental de la défense messine.

La partie la plus ancienne tournée vers la ville et dotée de deux tours semi-cylindriques hautes de seize mètres date du XIIIe siècle. À l’origine, elles étaient reliées par un arc. En 1445, une seconde porte est construite, encadrée par deux puissantes tours circulaires réalisées par Henri de Ranconval qui édifie également la tour de la Mutte de la cathédrale. Vers 1480, un pont pourvu d’une galerie à arcades est construit afin de relier les deux portes. Il remplace un précédent pont datant des origines de l’édifice.

Au XVIe siècle, Philippe Desch complète l’équipement notamment par l’ajout de deux salles de tir au nord.

Au XVIIIe siècle, la porte est intégrée aux fortifications de la ville planifiées par Vauban et réalisées par Louis de Cormontaigne. Par la suite, elle est restaurée à deux reprises. Dès 1863, la porte cesse de remplir sa fonction défensive. Lorsque la Ville devient propriétaire de L’édifice en 1900, elle y abrite le musée du Peuple messin qui conserve des collectionsen rapport avec l’histoire de Metz qui seront intégrées à celles du musée de la Cour d’Or en 1918.

Après une grande campagne de restauration et d’aménagement, le monument a rouvert ses portes en 2014. Il accueille depuis expositions, festivals, musique, installations artistiques, ateliers de découverte du patrimoine…

L’église Saint-Eucaire est construite entre le XIIe et le XIVe siècle. Son clocher du XIIe siècle est sans doute le plus ancien de la ville. D’aspect massif et carré, il sert de beffroi municipal jusqu’à la construction de la cathédrale en 1220, qui le remplace dans cette fonction. La crypte de l’église date également de cette période. La chapelle d’Esch et la chapelle Saint-Nicolas sont érigées au XVe siècle en style gothique flamboyant et présentent de magnifiques décors. Dans une niche de la chapelle d’Esch se trouve une Pietà polychrome du XIVe siècle. On peut également y voir une sculpture de 1439 représentant sainte Véronique tenant le voile imprégné du visage du Christ.

La nef, le transept et le chœur sont également de style gothique. Ils datent des XIVe et XVesiècles. La nef possède de grandes arcades brisées supportées par des piles massives à chapiteaux décorés de feuillages. Les plus anciens témoignages architecturaux de l’édifice sont des colonnettes à chapiteaux romans tardifs. Le transept abrite des peintures murales des XVe et XIXe siècles qui représentent la Mise au tombeau, la Dormition de la Vierge, la Visitation et l’Adoration des Mages. Une autre peinture datée de 1526, située sur une colonne du chœur, représente saint Clément tenant en laisse le Graoully. Les vitraux, quant à eux, sont plus contemporains puisqu’ils datent de 1863. Ils sont l’œuvre de Laurent Charles Maréchal et Charles François Champigneulles et représentent des saints.

À l’extérieur, le portail d’entrée gothique flamboyant date de 1474. Il est l’une des plus belles réalisations de Claus de Ranconval.